Je déprime sur mon terrain et je finis par partir

2019 12 05 16.08.44

Revirement de situation ! Après avoir trouvé un superbe endroit à Villeneuve-lès-Maguelone, la vie me guide vers de nouvelles contrées puisqu’il est l’heure de dire au revoir à ce lieu. Précédemment, je vous expliquais que je m’étais installée avec 2 garçons sur un terrain plutôt confortable. Beaucoup de choses m’ont fait songer que vivre en communauté relève d’une multitudes de compétences et d’ingrédients. Pour l’heure, je vous raconte mon état d’esprit.

Ce qui devait arriver, et que j’ai tenté d’éviter, arriva… Je me suis retrouvé complètement isolé au fond de mon jardin

J’étais dans une situation extrêmement précaire, sans électricité, sans eau. Les conditions étaient très rudes mais je savais que vivre dehors, comme peut me le suggérer la roulotte, m’apporterait des expériences challengantes. J’ai usé de créativité et me suis adaptée. La nuit, comme il faisait froid, je dormais avec plusieurs couches de couette, de pulls et d’une bouillotte chaude. Pour me laver, n’étant pas équipé, j’avais négocié avec la salle de sport à 10mn à pied de chez moi, pour utiliser leur vestiaire-douche deux à trois fois par semaine. C’est incroyable comme on peut puer très rapidement.

La vie très rustique est une chose, l’apprentissage de la maintenance du camion en est une autre. J’étais dépendante des deux autres locataires, beaucoup de choses me paraissaient trop compliquées et je finissais parfois par procrastiner, quitte à ne pas avoir de chauffage électrique.

A ce stade, j’arrivais à peu près à m’en sortir. Les mois passaient et je vivais dans ma petite routine, à me lever quand il faisait vraiment chaud dehors, car je suis trop frileuse.

Les relations avec mes colocataires sont correctes, mais je sais qu’il y a certaines tensions. Principalement car je n’ai pas été présentée dans les formes par l’ancien locataire, qui m’a légué son camion. Cela a mis un froid dans les relations avec les autres et je n’ai pas forcément eu envie d’améliorer les choses. J’avais urgemment besoin de penser à ma sécurité et de trouver ma stabilité dans mon quotidien. Je crois qu’au fond de moi, je savais que je n’allais pas rester, que cela était transitoire.

Les jours passent. Je pars en ville tous les jours en prenant le bus. Mes journées sont intenses car je marche en permanence, essayant de maximiser mon temps : les rendez-vous, l’administratif, les courses, etc. Tout est calculé, optimisé. En plus, je n’ai pas l’impression d’avoir des nuits réparatrices, je suis épuisée et je ne prends aucun plaisir. Je rentre le soir, il fait nuit, j’ai encore du trajet à pied pour rentrer au camion et je sais que je ne serai pas accueillie par la chaleur de mon foyer.

Mes routines deviennent désagréables. Si je reste au camion la journée, je m’ennuie et je manque de sociabilisation. Mon amoureux vient me voir de temps en temps, j’essaie de profiter de sa présence et dès qu’il part, je me sens profondément seule. Quand je repense à ma roulotte, je me sens loin d’elle, le chantier s’est arrêté. Je commence à déprimer.

Nous profitons de mon retour de vacances pour faire un point avec mes deux colocataires. Ceux-ci me font part d’un déséquilibre dans l’implication des travaux du terrain. Sur mes 5 mois d’acclimatation, ils ont posé une clôture et relancé le potager. J’avais bien compris qu’une solidarité s’était créée entre eux et qu’ils souhaitaient m’éjecter du groupe. Sur le coup, je n’avais pas compris. Je payais mon loyer au propriétaire du terrain qui n’était aucun de ces deux gars là et c’était comme si c’était acté que je devais rendre des comptes. Chaque communauté a son propre fonctionnement et c’est vrai que l’on n’avait jamais évoqué ce contrat moral. C’est pourquoi j’ai pris leur décision de manière radicale et soudaine.

Nous ne nous sommes pas séparés fâchés, il y a simplement une entente qui ne s’est pas faite et personne n’avait envie de le faire. J’ai saisi cette opportunité pour partir car cela ne résonnait plus du tout en moi de rester ici. Ils m’ont laissé 3 mois pour trouver autre chose. J’ai accepté de partir sans broncher, en les remerciant et leur souhaitant une bonne continuation. J’avais comme intuition que quelque chose m’attendait ailleurs…

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